Salah Ayoub est un activiste du groupe "Hirak Berlin", qui s'est formé après le début de la révolte de 2019.
Salah Ayoub est un activiste du groupe "Hirak Berlin", qui s'est formé après le début de la révolte de 2019. © privé
Salah Ayoub, militant algérien en exil à Berlin, évoque la résistance politique à distance.
FR : Monsieur Ayoub, vous protestez depuis quatre ans avec d'autres Algériens en exil chaque dimanche à Berlin. Que voulez-vous obtenir ?
Oui, j'étais là dimanche dernier pour la 208e fois consécutive, avec quelques compagnons de lutte. Il est étonnant de constater que la volonté des Algériennes et des Algériens reste intacte. Ils veulent un changement politique vers un pays libre et démocratique. Mais ici, en Allemagne, on ne le remarque guère. Cela n'intéresse personne, contrairement aux protestations en Iran par exemple. Je veux changer cela. Notre monde n'a pas l'air bien - c'est d'autant plus une raison de s'engager. Combien de temps encore aurons-nous en Allemagne les libertés de descendre dans la rue et d'exprimer notre opinion ? L'engagement est si important pour que la paix règne dans le monde. Notre message aux Algériens restés au pays : ne perdez pas espoir.
Quel est le rôle de la diaspora dans le mouvement de protestation Hirak?
Un rôle très important ! Nous avons la chance de pouvoir exprimer librement notre opinion en Europe, contrairement à nos frères et sœurs en Algérie. La plupart des activistes là-bas ont été arrêtés ou ont pris la fuite. Nous, Algériens de la diaspora, sommes le seul espoir pour la révolution. C'est pourquoi il existe partout des groupes locaux comme le nôtre qui continuent à porter la révolution. Depuis l'été dernier, des antennes du Hirak existent dans 14 pays, dont le Canada et les États-Unis. Nous travaillons à mieux nous mettre en réseau et à donner une plateforme à l'héritage de la révolution. Une grande manifestation est prévue à Paris le 19 février. Environ 20 000 Algériens en exil sont attendus. Je serai également sur place. Je suis curieux de voir si la presse en parlera au moins, car jusqu'à présent, même les médias français sont restés très silencieux lorsqu'il s'agit des militants algériens pour la démocratie.
Dans quelle mesure votre engagement a-t-il changé votre vie ?
Le prix à payer est élevé : je ne pourrai peut-être plus rentrer chez moi. En Algérie, je serais immédiatement arrêté. Il y a de nombreux cas de personnes à qui on a retiré leur passeport, ce qui les empêche de voyager à l'étranger - même si elles vivent en Europe. Les services secrets algériens sont très brutaux. La peur règne, même ici dans la diaspora.
Veillée à Berlin sur la situation en Algérie et les activités du HIRAK
Salah est également membre du comité directeur de l'Internationale Friedensfabrik (fabrique internationale de la paix) de Wanfried.
LA LDH, la FIDH, le CIHRS et Euromedrights
vous convient à une
CONFERENCE DE PRESSE
SUR LA SITUATION DES DROITS HUMAINS EN ALGERIE
QUATRE ANS APRES LE DEBUT DU HIRAK
le
21 FEVRIER 2023
Ligue des droits de l’Homme : 138, rue Marcadet 75018 Paris, salle Dreyfus
de 11 heures à 13 heures 30
Organisateurs : LDH, CIHRS, FIDH, Euromedrights
Programme
Ouverture par Patrick Baudouin, président de la LDH
Les étapes de la répression depuis 2019 par Zaki Hannache, défenseur des droits humains
Le caractère méthodique de la répression en cours par Mouloud Boumghar, professeur de droit
Solidarité avec les défenseur.e.s des droits humains en Algérie par Mazen Darwish, secrétaire général de la FIDH
La dissolution de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) par Saïd Salhi, vice-président de la LADDH
La répression contre la presse indépendante : arrestation arbitraire d’Ihsane El Kadi et mise sous scellés de Radio M, par Pierre Brunisso, avocat au barreau de Paris, membre du collectif international d’avocats pour la défense d’Ihsane El Kadi
Clôture par Karim Salem, Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS)
Lien d'enregistrement : https://us06web.zoom.us/webinar/register/WN_pZoPEbiCREyI2RaXtBFW4w